martes, 2 de febrero de 2016

Diabète de type 1 : une "cape d'invisibilité" pour tromper le système immunitaire


Les noyaux sont colorés en bleu et l’insuline contenue dans les cellules bêta est visualisée en rouge. ©Inserm/U845/UMRS975/EndoCells SARL 

Les travaux de chercheurs américains pourraient permettre de greffer des cellules productrices d'insuline sans que celles-ci ne soient attaquées par le système immunitaire.

Un percée dans la recherche clinique sur le diabète de type 1 vient d'être faite par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology, de l'Université Harvard et de l'hôpital pour enfant de Boston. Dans deux publications dans Nature Medicine et Nature Biotechnology, l'équipe explique avoir créé une "cape d'invisibilié" permettant de greffer des cellules productrices d'insuline sans que le système immunitaire ne les repère. Ce matériau "furtif" permettrait d'administrer un traitement à base de cellules souches qui remplacerait durablement les injections d'insuline auxquelles sont quotidiennement soumises les personnes atteintes de cette maladie auto-immune.

Tromper le système immunitaire

En effet, le diabète de type 1 est dû à une destruction - encore inexpliquée - par le système immunitaire des cellules bêta des îlots de Langerhans dans le pancréas. Ces cellules sont celles qui produisent l'insuline, une hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Le traitement de référence est l'injection d'insuline pour pallier ce déficit. Une autre stratégie consiste à greffer des cellules bêta saines pour permettre à l'organisme de produire sa propre insuline. Une approche qui fonctionne, mais nécessitant un traitement immunosuppresseur lourd et une surveillance régulière pour éviter le rejet de greffe. Pour des raisons encore méconnues, le système immunitaire a en effet une très fâcheuse tendance à s'attaquer à ces cellules chez les malades.


Un matériau dérivé d'une algue

C'est cet obstacle que les chercheurs américains sont parvenus à faire tomber chez des rongeurs. Comment ? En enveloppant les cellules greffées dans une sorte de gel qui va duper le système immunitaire. Ce matériau a été développé à partir d'une espèce d'algue brune. Plus précisément à partir d'un dérivé de l'alginate, un polymère faisant déjà l'objet de certaines applications médicales. Ici, ce dérivé sert donc à encapsuler les cellules pancréatiques greffées. Les souris chez qui la stratégie a été testée ont pu rester 174 jours (près de 6 mois) avec une production d'insuline rétablie et régulière, sans qu'il y ait besoin de leur administrer des traitements anti-rejet.


"La combinaison des résultats des deux articles publiés suggère que ces capsules ont un réel potentiel pour protéger les cellules transplantées chez des patients humains", explique le Pr Robert Langer. La stratégie pourrait ainsi "offrir aux personnes souffrant de diabète un nouveau pancréas protégé du système immunitaire permettant de contrôler la glycémie sans prendre de médicaments", explique les auteurs dans l'étude. Sans compter que ce "gel d'invisibilité" est relativement peu couteux à produire. Reste encore à prouver l'innocuité du produit à long terme chez l'homme.

 

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