jueves, 25 de febrero de 2016

LE DIABETE NON INSULINODEPENDANT.


 

Ce diabète touche plus souvent des adultes. Le mécanisme prépondérant semble être héréditaire. Il a pris beaucoup de noms comme « diabète gras » ou « diabète de la maturité », ou « diabète avec intolérance au glucose », ou « diabète avec insulinorésistance ». Cela fait état des hypothèses de mécanismes en cause, mais ne change pas grand chose dans l’état actuel des connaissances à la prise en charge médicale et à l’obligation de régime.

Peuvent être en cause dans ce diabète :

– l’excès de poids, le pancréas ne sécrète plus assez l’insuline par rapport à la masse corporelle.

– une modification de la réactivité cellulaire : on a constaté que les cellules réagissent moins bien à l’effet de l’insuline: le foie continue à produire du glucose, le glucose a du mal à pénétrer les cellules, ce qui augmente le glucose sanguin..

Dans ce type de diabète, le traitement est d’abord de réduire les apports en glucides (voir fiches de régime). L’objectif est double: réduire la production de glucose et donc la glycémie, et perdre du poids, soit rééquilibrer le rapport masse corporelle/insuline sécrétée.

Les traitements médicaments associés sont de 3 types:

-les biguanides qui réduisent l’absorption intestinale du glucose, diminuent la production hépatique et stimule l’utilisation cellulaire du glucose.

-les sulfamides augmentent la sécrétion d’insuline par le pancréas.

-les inhibiteurs des alpha-glucosidases qui ralentissent l’absorption des sucres au niveau intestinal.

Les biguanides ont des effets optimum avec réduction des complications morbides chez les personnes obèses.

Les sulfamides ont les mêmes effets optimum chez les gens sans surcharge pondérale. On les privilégie donc respectivement mais souvent l’usage d’un seul médicament est insuffisant

Ce type de diabète n’est pas insulinodépendant. Toutefois, lors de certaines complications comme l’atteinte de la rétine, il est d’usage de mettre sous insuline car il a été démontré que la mise sous insuline améliorait considérablement cette affection.

Le revers de la médaille est que l’insuline réduit très bien la glycémie, et lorsque l’on fait des écarts de régime, il suffit d’en augmenter la dose pour rétablir un taux normal de glucose sanguin. Certains diabétiques usent et abusent de cet effet et prennent rapidement un poids considérable.

Enfin, il arrive que certains de ces patients évoluent vers un diabète insulinodépendant. Comme on l’a dit, le diabète sucré est multifactoriel et il est vraisemblable que pour ces personnes, les mécanismes autoimmuns, c’est à dire de destruction du pancréas par des anticorps de l’organisme, sont prédominants.

martes, 23 de febrero de 2016

Comment prévenir les pathologies cardiovasculaires, le diabète et l'obésité par l'alimentation ?


pathologies-cardiovasculaires 

Bien entendu, l'alimentation a un rôle majeur! Et les données scientifiques concernant la nutrition dans ce domaine ont avancé si rapidement qu'il existe actuellement peut être un fossé entre ce qui est recommandé par les sociétés savantes (American Heart Association, European Society of Cardiology,...) qui font le lit de nos conseils médicaux à donner et "l'Evidence Based Medicine" c'est à dire ce qui est démontré à ce jour sur le plan scientifique. Je vous propose quelques billets tirés d'une revue scientifique dite "Authoritative Review", qui comme son nom l'indique fait "autorité" dans ce domaine.



Une "Authoritative Review" :

C'est une revue de l'ensemble des données scientifiques les plus relevantes et qui fait autorité dans un domaine à un instant donné. La revue qui nous intéresse est parue dans un journal scientifique prestigieux "Circulation". Elle s'est focalisée sur l'ensemble des données scientifiques concernant la nutrition dans le domaine des pathologies cardiovasculaires, du diabète et de l'obésité. Cette revue scientifique de 38 pages et 405 références est rédigée par un seul auteur, le docteur Dariush Mozaffarian, expert de la "Friedman School of Nutrition Science and Policy" de Boston.

Les principaux thèmes identifiés de cette revue exhaustive

  • L'importance d'évaluer la diversité des risques liés à une mauvaise alimentation, on parle de risque cardiométabolique qui inclut la pression artérielle, l'homéostasie glucose-insuline, les lipides sanguins, l'inflammation, la fonction endothéliale, la fonction hépatique, le métabolisme de l'adipocyte, la fonction cardiaque, la dépense métabolique, les voies de régulation du poids, la graisse viscérale, et le microbiome.
  • L'importance des aliments et des habitudes alimentaires plutôt que des simples nutriments pris isolément.
  • La reconnaissance des influences complexes des différents aliments sur la régulation du poids à long terme, plutôt que simplement le décompte des calories.
  • L'identification et la mise en œuvre des stratégies fondées sur les preuves scientifiques, incluant les approches politiques, pour changer le mode de vie.

A partir des données de cette revue, quelles sont les bons, neutres et mauvais aliments pour le coeur, les vaisseaux, le diabète et l'obésité ?

Très schématiquement, on peut retenir que pour la prévention cardiovasculaire, le diabète et l'obésité, il y a trois types d'aliments : des bons aliments, des aliments neutres et des mauvais aliments 

Les bons aliments sont : (de très bénéfiques à bénéfiques)
1) les fruits, les noix, les poissons
2) les légumes et les huiles d'origine végétale
3) les grains entiers (céréales complètes), les haricots, les yaourts

Les aliments neutres sont :  (de plutôt bénéfiques à plutôt négatifs)
1) les fromages
2) les œufs, les volailles, le lait
3) le beurre
4) les viandes rouges

Les mauvais aliments sont : (de délétères à très délétères)
1) les grains (céréales) raffinés, les amidons (féculents), les sucres
2) les viandes transformés (charcuterie), les aliments riches en sodium
3) les acides gras trans industriels

En d'autres termes vous êtes à haut risque cardiovasculaire ou pas, le bon équilibre alimentaire passe par les fruits, les noix (c'est du bon gras!), les poissons (avec du bon gras pour certains), des légumes (principalement les verts avec leur fibre), des huiles végétale (huile de colza, d'olive,..), des céréales complètes, des haricots et des yaourts. Quant aux fromages, au lait, au beurre voir même la viande rouge, il faut arrêter de les diaboliser, car scientifiquement c'est neutre sur le plan cardiovasculaire. Avec ces derniers, il ne s'agit quand même pas de vous en tartiner les coronaires! Dans le prochain billet un peu plus technique je vous donnerai pour chaque aliment cité le bilan en termes de risque d’événements cardiovasculaires et de diabète.

Source: prioritesantemutualiste.fr

jueves, 18 de febrero de 2016

La consommation de sucres dans le monde ne cesse d’augmenter


Soda-Tomophafan/Shutterstock.com 

Des recherches menées par des équipes de la City University de Londres (Royaume-Uni) et de l’Université de Caroline du Nord (États-Unis) confirment que l’alimentation dans le monde devient de plus en plus riche en sucre, notamment en ce qui concerne les boissons. Pour une fois, la France se distingue comme un bon élève puisque sa consommation semble stagner. 
L’article, publié dans la revue médicale Lancet Diabetes & Endocrinology, révèle que c’est dans les pays à faibles revenus et revenus intermédiaires – en Amérique latine, aux Caraïbes, en Afrique, au Moyen-Orient… -que la consommation de boissons sucrées augmente le plus rapidement. Tout en diminuant dans les régions à revenus plus élevés.
Dans le détail, sur les 54 pays étudiés, le Chili se place en première position pour le nombre de calories dans les boissons au sucre vendues par personne et par jour. Le Mexique vient en deuxième position et les États-Unis en troisième, perdant ainsi la place de leader occupée au cours des 15 dernières années. La France quant à elle arrive en 34e place.
« De nombreux pays mettent en place des politiques pour réduire la consommation de sucre, en particulier celui provenant des boissons sucrées, ce qui est un aspect positif », analyse le Pr Corinna Hawkes, co-auteur de ce travail. « Malheureusement, ces actions sont encore trop réduites ».
Boom des boissons énergisantes
Problème, dans les pays les plus riches, cette baisse s’accompagne d’une augmentation de la consommation de boissons sportives et énergétiques et donc plus sucrées. C’est l’Allemagne qui détient le triste record en Europe de premier consommateur de ce type de boissons.
En l’absence d’intervention de la part des gouvernements, les chercheurs prévoient que la consommation va augmenter dans le reste du monde. Elle risque de se rapprocher de la situation des États-Unis, où 68 % des aliments et boissons emballés contiennent des édulcorants caloriques.


source: destinationsante.com

martes, 16 de febrero de 2016

L'équilibre acido-basique de l'alimentation influencerait le risque de diabète (qu'est-ce?)


 

L'équilibre acido-basique de l'alimentation influencerait le risque de diabète de type 2, selon une étude française publiée dans Diabetologia.
Certains aliments comme les viandes (surtout celles préparées de façon industrielle) et les produits laitiers dont les fromages ont un effet acidifiant. D’autres comme les fruits et légumes ont, une fois absorbés par l'organisme, un effet alcalifiant.
Lorsque la charge acide d'une alimentation riche en protéines animales n'est pas compensée par les fruits et légumes, cela peut causer une acidose métabolique chronique, laquelle comporte plusieurs effets négatifs pour l'organisme dont, ont suggéré diverses études, l'augmentation du risque de diabète.
Pour le vérifier, Guy Fagherazzi de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et ses collègues ont analysé l'alimentation de plus de 66.000 femmes suivies pendant 14 ans. Il s'agit de la première étude prospective à évaluer le risque de diabète associé à la charge acide de l'alimentation.
Après ajustement des résultats afin d’éliminer les autres facteurs de risque (tabagisme, l’obésité …), les 25% des participantes qui avaient le régime le plus acidifiant avaient un risque accru de 56% de diabète par rapport aux 25% des femmes ayant l’alimentation la plus alcalinisante.
Les analyses suggèrent que le niveau d'acidité globale entraîné par l'alimentation joue un rôle spécifique pour favoriser le développement du diabète indépendamment des aliments qui fournissent les composantes acides ou alcalines.
Les aliments des groupes suivants sont principalement acidifiants: viandes (rouge, volaille, poisson), laits, produits laitiers et œuf, pains, produits transformés et desserts, boissons contenant de la caféine et alcool. Ceux des groupes suivants sont principalement alcalifiants: fruits et légumes, épices et fines herbes, amandes et graines. Quant aux huiles certaines sont acidifiantes et d'autres alcalifiantes.

Source: psychomedia.qc.ca

jueves, 11 de febrero de 2016

Diabète : les 7 choses que l'on ignore trop souvent


Diabète : les 7 choses que l'on ignore trop souvent 

Maladie complexe, le diabète n’empêche pas de vivre “presque” normalement. À condition toutefois d’attentions quotidiennes et d’éducation. Voici 7 informations qui vous surprendront peut-être.

Le diabète est  une maladie qui touche plus de trois millions de personnes en France. Passé le choc de l’annonce, le médecin explique comment gérer la maladie au quotidien, prévenir les complications et détaille les éventuels traitements. Changement du mode de vie, contrôle régulier de la glycémie et parfois plusieurs injections quotidiennes d’insuline… Pas facile de tout dire ou de tout retenir en un seul rendez-vous ? Petite séance de rattrapage avec nos experts.

1. La collation n’est plus une obligation

Il est désormais possible de moduler les injections d’insuline en fonction de ce que l’on mange et de l’heure du repas. La collation n’est donc plus une obligation.
De la même manière, il n’est plus impératif de manger à heure fixe. « Il existe toutefois une exception chez les femmes enceintes souffrant de diabète de type 1 chez qui il est encore difficile de stabiliser la glycémie. Elles doivent souvent fractionner leurs repas avec au moins une collation par jour, en général le matin », précise le Pr Jean-François Gautier, responsable du Centre universitaire du diabète à hôpital Lariboisière (Paris).

2. Le sucre n’est pas l’ennemi numéro 1 du diabète

« Comme le diabète se traduit par un taux élevé de sucre dans le sang, il y a souvent une confusion qui conduit à penser qu’il faut supprimer les glucides de son alimentation. Ce qui est une erreur car pour fonctionner le cerveau a besoin de sucre, s’exclame le Pr Gautier. C’est avant tout l’apport en calories, particulièrement en graisses, qu’il faut diminuer, sans pour autant les exclure. »
Contrairement à ce que l’on peut penser, les glucides doivent être présents dans l’assiette à chaque repas, notamment sous forme de féculents. Mais pour éviter que la glycémie ne grimpe en flèche, mieux vaut privilégier les pâtes et les légumes secs (lentilles, haricots rouges, pois cassés), qui ont un index glycémique (IG) bas, à la semoule ou au riz blanc à l’IG plus élevé.
Le chocolat noir à 70 % de cacao, avec son IG équivalent à celui des fruits rouges, n’affecte pas l’équilibre glycémique. On peut même craquer de temps en temps pour un fondant au chocolat quitte à adapter son injection d’insuline. « S’interdire le goût sucré serait même dangereux car le risque est de ne plus penser qu’à cela et de développer des troubles du comportement alimentaire avec des compulsions sucrées », ajoute le Pr André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

3. Les édulcorants n’apportent aucun bénéfice

Ils ne permettent pas de perdre du poids, ils pourraient même déréguler le taux de sucre dans le sang. Quant aux calories, l’argument n’est pas convaincant.
« Un sucre dans le café, c’est 20 calories, ce qui n’est pas énorme. Le remplacer par une sucrette n’a donc aucun sens », note le diabétologue. Évidemment, si vous buvez deux litres de sodas par jour, mieux vaut choisir la version édulcorée.

4. Voir un ophtalmologiste est indispensable

« La question que l’on devrait poser en premier à un proche diabétique est : “As-tu vu un ophtalmo ?”, insiste le Pr Grimaldi. Dépistée précocement, la rétinopathie peut être traitée. » En France, cette atteinte des yeux liée à l’excès de sucres dans le sang est la première cause de cécité avant l’âge de 60 ans. Il est donc important de ne pas oublier sa visite chez l’ophtalmo­logue, une fois par an.
Ni le rendez-vous annuel de détartrage chez le dentiste : « Non seulement les diabétiques sont plus à risque de développer des maladies parodon­tales, mais une maladie parodontale traitée améliore la glycémie », souligne le Pr Gautier.

5. C’est le soir qu’il faut marcher

Se balader 15 minutes après le dîner, d’un pas rapide, fait davantage baisser la glycémie que marcher 45 minutes le matin ou l’après-midi. Bien sûr, toute activité physique, 30 minutes, 5 jours par semaine, réduit le taux de sucre. La marche rapide, le vélo, la natation, le jogging… ces activités d’endurance améliorent la sensibilité à l’insuline des muscles. Les exercices de renforcement musculaires sont aussi utiles.
« On a longtemps dit que les diabétiques devaient se limiter aux activités d’endurance, mais on peut associer endurance et renforcement musculaire lors de parties de tennis, par exemple », précise Jean-François Gautier.
Au tout début du diabète, l’activité peut même éviter ou retarder la prise de médicaments. Seule précaution : les diabétiques de type 1 doivent adapter leur alimentation (ou leur prise d’insuline) car le sport est hypoglycémiant.

6. Ce n’est pas une maladie génétique

L’hérédité compte, mais il n’y a pas de gènes du diabète. Il ne s’agit que de “prédispositions”.
  • Dans le diabète de type 1, elle est même très faible : on retrouve un parent, père ou mère, diabétique chez 5 % environ des malades.
  • En revanche, elle est plus fréquente pour le diabète de type 2 puisque l’on retrouve un parent (père, mère, frère…) atteint chez 40 % des malades. C’est l’interaction de l’environnement (alimentation, sédentarité…) avec le patrimoine génétique qui entraîne la survenue de la maladie.

7. Bien dormir, c’est antidiabétique

De récentes études ont montré l’effet bénéfique d’une bonne nuit : lorsqu’il est suffisamment long, 7 heures au moins, et de bonne qualité, le sommeil favorise le contrôle de la glycémie.

martes, 9 de febrero de 2016

Le diabète, autre dommage collatéral des perturbateurs endocriniens ?


Le Bisphénol A,présent dans les plastiques, est l'un des rares perturbateurs connus du public (DURAND FLORENCE/SIPA). 

Accusés depuis longtemps de diminuer la fertilité humaine, les perturbateurs endocriniens sont soupçonnés d'avoir d'autres effets nocifs, notamment de favoriser le diabète.


Substances chimiques ou naturelles, les perturbateurs endocriniens interfèrent dans le système hormonal humain. Ces pesticides, phtalates, et autre bisphénol A (revêtement plastique des canettes, boîtes de conserve...) sont de plus en plus soupçonnés d'avoir des effets sur la reproduction, la croissance, le métabolisme. Mais ils pourraient bien être encore plus nocifs qu'on le soupçonnait. C'était l'objet d'un colloque sur les perturbateurs endocriniens, organisé par l'Anses (Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire) qui s’est tenu la semaine dernière à l'Institut Pasteur.
Aujourd'hui, nous commençons à avoir des confirmations chez l'homme d'un certain nombre d'effets qui étaient prouvés expérimentalement chez l'animal", explique Gérard Lasfargues, directeur général adjoint de l'Anses.
"Le grand enseignement de ces dernières années est que le focus s'est élargi : on ne parlait que de l'impact sur la reproduction, on parle aujourd'hui des systèmes immunitaires, de cofacteurs vis-à-vis de certains cancers (sein, prostate), de maladies métaboliques", observe Bernard Jegou, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). "On ne peut pas faire l'impasse sur le fait que depuis la dernière guerre mondiale, il y a des dizaines de milliers de produits chimiques qui ont été utilisés", non sans répercussions sur la santé, souligne-t-il

"Evolution impressionnante" du diabète

L'augmentation de la prévalence du diabète suit dans les dernières décennies exactement l'évolution de la production industrielle mondiale de produits chimiques", note pour sa part Patrick Fenichel, chercheur au CHU de Nice.
"On sait que la sédentarité et la suralimentation conduisent à l'obésité qui favorise le diabète de type 2. On sait que l'âge augmente le risque de diabète. Mais il n'est pas possible aujourd'hui avec ces facteurs classiques d'expliquer l'évolution impressionnante" de la maladie, dit-il.
En 2000, l'OMS tablait sur une prévision de 330 millions de diabétiques à travers le monde en 2030. "En 2013, la fédération internationale de diabète avait déjà recensé un chiffre largement supérieur : 380 millions", déplore-t-il.
Le diabète de type 2, c’est à dire le diabète le plus fréquent, se caractérise par un taux de glucose trop élevé dans le sang. Les perturbateurs endocriniens ont la particularité de pouvoir mimer l’action de nos hormones et de tout dérégler (thyroïde, hypophyse, glandes surrénales, ovaires, spermatozoïdes). Le diabète peut, quand il n'est pas bien traité, conduire à la cécité ou à des amputations, explique France Inter. Il se déclare le plus souvent très tard, chez les adultes de plus de 40 ans, généralement en surpoids et manquant d’activité physique.

Effet "cocktail"

Bien que les études se soient multipliées, l'un des grands défis des chercheurs est de déterminer à présent avec certitude le rôle exact joué par ces substances chimiques. Quel est leur impact à faible dose ? Leurs substituts sont-ils inoffensifs ? Quel est le risque potentiel lorsque ces substances sont mélangées entre elles ? Autant de questions pour les chercheurs qui suspectent notamment des "effets cocktails" où les mélanges auraient un effet beaucoup plus important que celui de ces substances prises séparément.
En attendant des résultats irréfutables, "cela n'empêche pas de faire des recommandations pour limiter, voire interdire, l'usage d'un certain nombre de substances à partir du moment où on a une suspicion", insiste Gérard Lasfarges.
La France a ainsi contribué à l'interdiction en 2011 de l'utilisation du bisphénol A pour les biberons en plastique au sein de l'Union européenne. La France a en outre banni cette substance depuis janvier 2015 de toutes les boîtes et bouteilles à usage alimentaire. Elle est aussi favorable à l'interdiction de produits courants : pesticides, isolants alimentaires ou composants de cosmétiques. Mais elle se heurte à un désaccord entre les Etats membres de l'UE "sur la définition du perturbateur endocrinien", qui devait être arrêtée en 2013 mais a été repoussée en 2017, poursuit Gérard Lasfargues.

jueves, 4 de febrero de 2016

Sommeil : les grasses matinées réduiraient le risque de diabète


Sommeil : les grasses matinées réduiraient le risque de diabète 

Compenser le manque de sommeil de la semaine par une grasse matinée le week-end s'avère une bonne idée : le risque de diabète revient à la normale grâce à cette pratique.

 Eteindre le réveil et profiter d’une grasse matinée le week-end : voilà un rituel qu’apprécient de nombreux travailleurs. Ce petit plaisir semble très utile à ceux qui ne dorment pas assez au cours de la semaine. Il semble contrer les effets néfastes de la dette de sommeil sur le risque de diabète. C’est la conclusion d’une petite étude publiée dans Diabetes Care.

19 hommes de poids normal, en bonne santé et jeunes ont pris part à ces travaux. Dans un premier temps, ils ont pu profiter de 8 heures et demie de sommeil, durant 4 nuits. Ensuite, l’équipe a limité le temps de sommeil à 4,5 heures par nuit, et enfin les volontaires ont pu dormir autant qu'ils le souhaitaient, pendant 2 nuits. Durant ces grasses matinées, les volontaires ont dormi 9,7 heures, en moyenne, afin de rattraper la privation de sommeil.
Cette méthode instinctive porte ses fruits. Lorsque les hommes ne sommeillaient pas suffisamment, leur sensibilité à l’insuline – un marqueur de risque de diabète – a chuté de 23 %. Dans le même temps, le risque de diabète a augmenté de 16 %. Des résultats similaires ont été obtenus concernant le risque d'obésité

A confirmer à long terme

Mais après deux grasses matinées, ces deux marqueurs retournent à la normale. « La réaction métabolique à ce sommeil supplémentaire est très intéressante et encourageante, estime Esra Tasali, qui co-signe la publication. Cela montre que des personnes jeunes et en bonne santé qui ne dorment pas suffisamment de manière sporadique peuvent réduire leur risque de diabète s’ils rattrapent leur dette pendant le week-end. »
Ces résultats doivent encore être confirmés sur des études de plus long terme. Car les dettes de sommeil n’affectent pas seulement le risque de diabète. Subies de manière chronique, elles accroissent le risque d’inflammation et d’hypertension artérielle.
Sans compter qu'avoir de gros décalages entre le temps de sommeil de la semaine et du week-end de manière chronique a démontré des effets néfastes sur la santé, à long terme. Une récente étude indiquait ainsi une augmentation ... du risque de diabète !

martes, 2 de febrero de 2016

Diabète de type 1 : une "cape d'invisibilité" pour tromper le système immunitaire


Les noyaux sont colorés en bleu et l’insuline contenue dans les cellules bêta est visualisée en rouge. ©Inserm/U845/UMRS975/EndoCells SARL 

Les travaux de chercheurs américains pourraient permettre de greffer des cellules productrices d'insuline sans que celles-ci ne soient attaquées par le système immunitaire.

Un percée dans la recherche clinique sur le diabète de type 1 vient d'être faite par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology, de l'Université Harvard et de l'hôpital pour enfant de Boston. Dans deux publications dans Nature Medicine et Nature Biotechnology, l'équipe explique avoir créé une "cape d'invisibilié" permettant de greffer des cellules productrices d'insuline sans que le système immunitaire ne les repère. Ce matériau "furtif" permettrait d'administrer un traitement à base de cellules souches qui remplacerait durablement les injections d'insuline auxquelles sont quotidiennement soumises les personnes atteintes de cette maladie auto-immune.

Tromper le système immunitaire

En effet, le diabète de type 1 est dû à une destruction - encore inexpliquée - par le système immunitaire des cellules bêta des îlots de Langerhans dans le pancréas. Ces cellules sont celles qui produisent l'insuline, une hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Le traitement de référence est l'injection d'insuline pour pallier ce déficit. Une autre stratégie consiste à greffer des cellules bêta saines pour permettre à l'organisme de produire sa propre insuline. Une approche qui fonctionne, mais nécessitant un traitement immunosuppresseur lourd et une surveillance régulière pour éviter le rejet de greffe. Pour des raisons encore méconnues, le système immunitaire a en effet une très fâcheuse tendance à s'attaquer à ces cellules chez les malades.


Un matériau dérivé d'une algue

C'est cet obstacle que les chercheurs américains sont parvenus à faire tomber chez des rongeurs. Comment ? En enveloppant les cellules greffées dans une sorte de gel qui va duper le système immunitaire. Ce matériau a été développé à partir d'une espèce d'algue brune. Plus précisément à partir d'un dérivé de l'alginate, un polymère faisant déjà l'objet de certaines applications médicales. Ici, ce dérivé sert donc à encapsuler les cellules pancréatiques greffées. Les souris chez qui la stratégie a été testée ont pu rester 174 jours (près de 6 mois) avec une production d'insuline rétablie et régulière, sans qu'il y ait besoin de leur administrer des traitements anti-rejet.


"La combinaison des résultats des deux articles publiés suggère que ces capsules ont un réel potentiel pour protéger les cellules transplantées chez des patients humains", explique le Pr Robert Langer. La stratégie pourrait ainsi "offrir aux personnes souffrant de diabète un nouveau pancréas protégé du système immunitaire permettant de contrôler la glycémie sans prendre de médicaments", explique les auteurs dans l'étude. Sans compter que ce "gel d'invisibilité" est relativement peu couteux à produire. Reste encore à prouver l'innocuité du produit à long terme chez l'homme.