martes, 9 de junio de 2015

Un scientifique genevois assure que l’on peut guérir du diabète


Grégoire Lagger: «Ce qui me révolte et ce que je ne trouve pas éthique, c’est de ne pas dire à un patient diabétique qu’il peut s’en sortir.»  
«Guérir du diabète de type 2»: l’alléchante proposition figure en titre d’un ouvrage rédigé par un Genevois, réimprimé cinq fois depuis sa publication en 2014. Le livre défend l’idée qu’en changeant ses habitudes sur la durée, le patient peut se débarrasser de son diabète s’il n’est pas trop ancien, alors que la maladie est habituellement jugée chronique et irréversible. De quoi donner un vif espoir aux diabétiques, qui représentent entre 5 et 6% de la population. De quoi faire bondir, aussi, les experts de la maladie.Ecrit par un non-médecin
Le livre a ceci d’original qu’il est rédigé par un non-médecin. Grégoire Lagger a une formation d’ingénieur, complétée par un doctorat en physique-chimie et un autre en sciences de l’éducation. Intégré depuis 2003 dans le service d’éducation thérapeutique du professeur Alain Golay, aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), l’enseignant-chercheur participe aux programmes mis en place pour les patients obèses et diabétiques. «Mes connaissances scientifiques dans différents domaines, mon vécu de sportif et mon expérience de l’éducation thérapeutique m’ont fait voir le diabète comme une maladie potentiellement réversible. Aujourd’hui, les patients ne le comprennent pas», estime le quadragénaire. Il les invite à poser «des choix éclairés sur leur santé. Ce qui me révolte et ce que je ne trouve pas éthique, c’est de ne pas dire à un patient diabétique qu’il peut s’en sortir.» Comment? Pas question de régime impitoyable ni de sport qui épuise: le livre sort du discours moralisateur et pessimiste et suggère de se faire plaisir, en fonction des possibilités de chacun. Privilégier les aliments de qualité, bouger de manière modérée et variée, dans le plaisir et la durée.
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Quoi de neuf dans cette thèse? Selon l’auteur lui-même, ce qu’il écrit a déjà été établi… il y a un siècle. «Au début du XXe siècle, on savait déjà qu’une diète drastique pouvait faire disparaître le diabète. Plus récemment, on s’est rendu compte que la chirurgie du by-pass (ndlr: qui consiste à réduire la taille de l’estomac, ce qui diminue considérablement l’appétit et entraîne une perte de poids importante) pouvait elle aussi guérir la maladie.»
La nouveauté de la démarche consiste à proposer la guérison sans bistouri ni régime sec, mais en misant sur le changement de comportement à long terme, en douceur. Le professeur Alain Golay, qui supervise la méthode, l’assure: «Les patients sont enthousiasmés. Ils sont bien plus motivés lorsqu’on sort des messages négatifs, sans pour autant passer pour des faiseurs de miracles.»
Les doutes des spécialistes
Les miracles, les spécialistes de la maladie n’y croient guère, justement. Pour le Dr Francis Jornayvaz, responsable de la diabétologie générale au CHUV, comme pour le professeur Jacques Philippe, son homologue aux HUG, le terme de guérison est trompeur. Ils préfèrent parler de rémission, car rien n’est jamais acquis. Pour le premier, «le titre accrocheur de ce livre donne un peu trop d’espoir au patient. Vous pouvez augmenter votre activité physique et perdre du poids, mais il reste deux aspects contre lesquels vous ne pouvez lutter: l’âge et la composante génétique. Il existe des diabétiques de type 2 minces et actifs!»
Le diabétologue insiste sur le rôle primordial de la prévention mais souligne qu’elle ne résout pas tout. «Il y a la théorie et il y a les faits», ajoute Jacques Philippe. Si l’adoption d’une bonne hygiène de vie sera de toute façon bénéfique, la «guérison» reste encore très rare, et non assurée avec un simple changement de comportement. «Une étude anglaise a montré qu’après dix ans, moins de 10% des patients pouvaient vivre en faisant un régime mais sans prendre de médicaments. Leur glycémie variait en dessous ou en dessus de la norme, mais ces personnes restaient diabétiques.»
Sous un angle positif
Malgré son titre peut-être excessif, le livre de Grégoire Lagger a l’intérêt de présenter la maladie sous un angle positif pour le patient. Dit-on suffisamment aux patients qu’ils ont une chance, même ténue, de vaincre la maladie? «C’est vrai, admet Jacques Philippe. On ne le dit probablement pas assez. Parfois les médecins ont un discours trop pessimiste. Il faut réveiller le patient, lui donner espoir. Mais l’éducation thérapeutique a ses limites. Certaines personnes ont des problèmes psychiques, professionnels ou familiaux beaucoup plus importants que leur diabète et vous pouvez les accompagner pendant dix ans, elles ne changeront que peu leur comportement.» (TDG)
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