
Visite du 5e mois et vlan, voilà les gros maux (ou mots) qui tombent : diabète gestationnel ! Pas si fréquent, faut pas pousser, mais quand même… Pour ne pas se faire remonter les bretelles par le gynécologue (ou la sage-femme), autant savoir comment s'en prévenir…
On a toutes une copine qui… Mais quand ça tombe sur nous, c'est moins drôle, surtout quand on ne sait pas trop ce que c'est et que la pathologie se résume pour nous à l'oncle Victor qui se piquait d'insuline avant tous les repas de famille. Sauf que ce n'était pas vraiment gestationnel chez tonton. Chez nous, si, et ça change tout. Pourquoi ? Parce que cela implique bébé et surtout sa santé future, alors que pour nous, contrairement à Tonton Victor, le diabète gestationnel disparaitra après la naissance. N'empêche qu'à l'accouchement, ça risque d'être coton pour nous, car un diabète gestationnel annonce souvent un gros bébé à l'arrivée, difficile à faire passer par les voies naturelles. Alors bon, quand le gynécologue fait les gros yeux, on change quoi ?
Qui risque le diabète gestationnel ?
On « fait » un diabète gestationnel quand on a un taux de glucose trop important dans le sang à partir du 2ème trimestre. Les gens savants appellent cela une hyperglycémie. Pour certaines, ça va être sérieux, pour d'autres, juste un petit dérapage à redresser : c'est comme la prise de poids pendant la grossesse, y a pas de justice dans ce domaine. En effet, si on a un Tonton Victor dans notre famille de sang, on présente des antécédents familiaux, donc une situation plus à risque de développer la pathologie. Si on a déjà développé un diabète gestationnel lors d'une précédente grossesse, on peut ne pas y couper à la suivante.
Enfin, si on fait partie des mamans tardives (après 35 ans), on est aussi plus exposée que les jeunesses de 20 printemps. Sauf si la dite jeunesse présente une obésité car l'excès de poids est aussi, tout âge confondu, un facteur prédisposant. Mais pour réconcilier tout le monde, la moitié des diabètes gestationnels apparaît sans aucun facteur de risque référencé. Comme quoi…
Comment savoir si j'en suis ?
Le diabète gestationnel, ça se dépiste. En France, ce dépistage, entre 24 et 28 SA, est en général limité aux futures mamans présentant des facteurs de risque (le fameux tonton, le surpoids, les antécédents personnels…). Cependant, certaines maternités n'y vont pas avec le dos de la cuillère et dépistent tout le monde.
Allez zou… tout le monde s'enfile 75g de sucre par voie orale, après une prise de sang à jeun, suivie d'une autre une heure et deux heures après l'ingestion de la boisson sucrée. Les glycémies sont considérées normales si la glycémie à jeun est inférieure à 0,92 g/L, à une heure inférieure à 1,80 g/L et à deux heures inférieure à 1,53 g/L. Il suffit d'un seul couac dans l'un de ces trois chiffres pour que le diabète gestationnel soit diagnostiqué.
Et si j'en suis ?
Faut pas rigoler avec le diabète gestationnel parce que les conséquences peuvent être coton. Cela va d'une prise de poids trop importante, pas facile à gérer déjà pour son estime de soi, mais qui a surtout pour séquelles un risque de « gros bébé » (plus de 4 kg à la naissance), ce qui peut provoquer des surprises désagréables le jour J : déchirures du périnée, césarienne quasi certaine quand bébé est vraiment trop gros, accouchement prématuré dû à l'augmentation du liquide amniotique sous l'effet de l'hyperglycémie, et heureusement très, vraiment très rarement, un risque de décès in utero. Même sans en arriver là, bébé peut s'en mordre les doigts lui aussi : hypoglycémies après la naissance, difficultés respiratoires transitoires, jaunisse et risque de diabète persistant après la naissance sont les réjouissances qui peuvent pimenter (désagréablement) sa jeune existence.
Heureusement, le pire n'est jamais certain et toutes ces complications peuvent être évitées à l'aide d'un traitement adapté, mais il ne faut pas traîner.
L'antidote miracle, ça existe ?
Ben oui, à condition de se mettre au régime avec l'aide d'une diététicienne, de sa sage-femme ou de son médecin. Et de se mettre aussi à l'exercice physique. Inutile de s'inscrire au marathon de Paris, mais il suffit de marcher d'un bon pas tous les jours pendant au moins quarante minutes, de monter les escaliers au lieu de prendre l'ascenseur, de filer à la piscine pour enfiler les longueurs… On saura vite si la cuti a pris car la suite du traitement consiste à mesurer sa glycémie six fois par jour à l'aide d'une aiguille et d'un lecteur de glycémie. On pique le bout du doigt et on passe la goutte de sang recueillie au lecteur avant de noter le verdict dans un petit carnet. Le but est d'obtenir des glycémies à jeun inférieures à 0,92 g/L et des glycémies deux heures après le repas inférieures à 1,20 g/L.
Et si ça coince ?
Quand, malgré le traitement, les glycémies s'obstinent à placer la barre haute, le diabétologue en concertation avec l'obstétricien peut décider d'un traitement à base d'insuline – comme Tonton Victor – afin de mieux les réguler.
On suit à l'hôpital un rapide cours d'auto-injection et d'analyse des résultats de la surveillance des glycémies pour savoir quand et combien s'injecter et comment bien tenir son carnet de contrôle. Essentiel, car une fois par mois, il y a contrôle : le médecin scrute le carnet de notes, mesure la tension artérielle, nous pèse, effectue un examen d'urine… Bébé est examiné de près par échographie pour vérifier sa bonne croissance fœtale, la bonne quantité de liquide amniotique et, en fin de grossesse, son rythme cardiaque.
En général, tout est bien qui finit bien, si on a bien suivi le traitement. Une fois bébé né, le diabète gestationnel disparaît. Sauf si ce n'était pas un diabète gestationnel…
Et si c'est « pour de vrai » ?
En effet, parfois la grossesse permet de dépister un « vrai » diabète passé à l'as jusqu'à ce que bébé s'annonce.
En général, en cas de surpoids avéré ou d'antécédents familiaux de diabète, le médecin ou la sage-femme propose un dépistage précoce dès le premier trimestre et cet examen permet de dépister parfois un diabète antérieur à la grossesse, qui n'a donc rien de gestationnel comme celui de Tonton Victor. Dans ce cas, le traitement mis en place sera différent de celui du diabète gestationnel. Et malheureusement, ce diabète-là, même non insulino-dépendant, ne cèdera pas après la naissance de bébé. Mais avec un bon traitement, il s'équilibrera sans trop nous prendre la tête…
Source: neufmois.fr
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