Un médicament initialement destiné aux patients atteints de diabète de type 2 pourrait être le premier à traiter la maladie de Parkinson, en ralentissant sa progression.
Il n'est pas rare en médecine qu'un médicament conçu pour traiter une maladie puisse se révéler tout aussi efficace pour une autre pathologie, même très éloignée en termes de symptômes. C'est le cas de MSDC-0160. Développé à l'origine pour les patients atteints de diabète de type 2 (plus de 300 millions de personnes dans le monde), ce médicament expérimental est sur le point d'être testé chez l'homme comme traitement potentiel de la maladie de Parkinson, dont souffrent 6,5 millions de personnes dans le monde. Ce serait la première thérapie au monde à traiter cette pathologie neurodégénérative et à ralentir sa progression, expliquent les médecins de l'Institut de recherche Van Andel de Grand Rapids (États-Unis), à l'origine des recherches sur ce médicament, dans la revueScience Translational Medicine.
Un médicament qui restaure la fonction énergétique dans les cellules
L'intérêt de MSDC-0160 dans la maladie de Parkinson découle de la découverte d'une piste sur l'origine de cette pathologie : la destruction de certains neurones (produisant de la dopamine, un neurotransmetteur), provoquée par l'agrégation d'une protéine nommé alpha-synucléine, pourrait aussi provenir d'un déficit énergétique de ces cellules. Or, chez la souris, ce médicament restaure cette fonction énergétique dans les cellules cérébrales atteintes, en rendant les mitochondries de nouveau capables de convertir les nutriments de base en énergie. Les "centrales énergétiques" de la cellule de nouveau opérationnelles, l'inflammation se réduit et le nombre de neurones détruits diminue de manière significative. Si MSDC-0160 présente aussi un intérêt dans le traitement du diabète de type 2, c'est parce que cette pathologie entraîne un taux de sucre sanguin élevé altérant là encore l'activité des mitochondries.
"La maladie de Parkinson et le diabète provoquent des symptômes très différents et sans rapport entre les patients, mais nous découvrons que ces pathologies partagent de nombreux mécanismes sous-jacents au niveau moléculaire qui peuvent être ciblés par une nouvelle classe de médicaments dont fait partie MSDC-0160", explique dans un communiqué Jerry Colca, co-auteur de l'étude. "Jusqu'à présent, les traitements de la maladie de Parkinson se sont concentrés sur la gestion des symptômes, ajoute Patrik Brundin, qui a également participé à ces travaux. MSDC-0160 serait le premier traitement au monde à ralentir la progression de la pathologie, ce qui pourrait améliorer la qualité de vie des patients et prévenir la survenue du déclin cognitif. Il peut également réduire ou retarder le besoin de médicaments qui peuvent avoir des effets secondaires incapacitants."
MSDC-0160 choisi parmi une centaine de médicaments
Pour les chercheurs, qui ont évalué plus de 120 traitements potentiels de la maladie de Parkinson chez la souris, MSDC-0160 est celui qui "offre une véritable perspective d'avancée susceptible de changer de manière radicale et permanente la vie des gens dans un futur proche", selon leurs termes. L'Institut de recherche Van Andel espère obtenir l'autorisation et les fonds nécessaires pour organiser un essai clinique chez l'homme en 2017. D'après Patrik Brundin et ses collègues, MSDC-0160 pourrait être tester dans un futur proche dans le cadre d'autres pathologies neurodégénératives liées à l'agrégation de protéines dans les neurones : la démence du corps de Lewy (provoquée, tout comme la maladie de Parkinson, par l'accumulation d'alpha-synucléine) on encore la maladie d'Alzheimer (liée à l'agrégation de la protéine tau)
Source: sciencesetavenir.fr
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